
Pierre-Olivier de Rycke : "L'hypnose spirituelle est fondée sur le respect de la personne."
2/8/2025



Pierre-Olivier de Rycke est praticien en hypnose. Il pratique plus spécifiquement l’hypnose spirituelle, , à laquelle il a été formé en 2020, qui comprend l’hypnose régressive vers l’enfance et les vies antérieures (dites aussi « parallèles » ou « simultanées »). Il exerce par ailleurs l’Écoute thérapeutique et capte des informations des Annales Akashiques.
Sa vie a été bouleversée par une expérience survenue en 2015. Après une existence classique, malgré quelques signes avant-coureurs dont il a pris conscience après-coup, Pierre-Olivier de Rycke s’est alors rendu à une séance de soin et d’autoguérison dont une amie lui avait dit le plus grand bien. Au cours de ce soin collectif qui rassemblait une vingtaine de personnes, la thérapeute l’a invité, comme les autres participants, à fermer les yeux et à scanner son corps pour identifier ce qui était bloqué en lui et le nettoyer. La séance lui a non seulement apporté des bienfaits mais elle lui a même permis de voler intérieurement en état modifié de conscience !
Pierre-Olivier de Rycke a été à la fois fasciné et perturbé par cet évènement, qui lui a permis de comprendre qu’il avait accès à tout un tas de facultés. Pour satisfaire ses envies d’apprendre et d’évoluer, il a expérimenté de très nombreuses voies dans les années suivantes : méditation, reiki (qu’il avait déjà découvert avant), formation en soins énergétiques, respiration holotropique, biodanza, Qi-Gong, chamanisme etc. Il est aussi allé voir un guérisseur au Brésil , il s’est rendu au village des pruniers et il a fait des pèlerinages à Lourdes et à Saint-Jacques de Compostelle. Il s’est recentré ensuite ce qui résonnait le plus en lui.
Il explique dans la première partie de cet entretien ce qu’est l’hypnose et les différentes formes qu’elle peut prendre. Il détaille celle qu’il pratique, l’hypnose spirituelle, cerne la place que le praticien occupe dans le dispositif hypnotique et raconte les différents chemins par lesquelles l’hypnose peut mener à une guérison.
Chiron - L’hypnose est un terme générique. Que désigne-t-il ?
Pierre-Olivier de Rycke – L’hypnose est un moyen d’accéder à de l’information par un état expansé de conscience, un état qu’elle n’est pas la seule à permettre. Elle met en relation avec ce que les uns et les autres peuvent appeler, selon leurs sensibilités, leurs croyances et leurs spiritualités, l’inconscient (à la Jung ou à la Freud), le subconscient, l’être profond ou la conscience supérieure. Pour faire simple, l’inconscient se trouve derrière notre mental qui est, lui, derrière notre conscient. Le conscient est ce qui gère le quotidien, il peut gérer 10-15 informations en même temps. Il lui faut, à partir d’un certain seuil, évacuer les informations qu’il reçoit, en les oubliant ou en les stockant, par le biais du pont que constitue le mental, dans l’inconscient.
« Le praticien offre un cadre sécuritaire, confidentiel et bienveillant pour que la personne puisse évoluer en conscience et en autonomie à l’intérieur du cadre. »
Par quels moyens le praticien parvient-il à mettre l’autre en état expansé de conscience ? Cela tient-il à sa voix, à son énergie ? Est-ce lui qui met en état expansé de conscience ou est-il seulement l’intermédiaire qui permet à la personne d’y accéder ?
C’est comme la plongée ! Une personne sans accompagnement, sans palmes et sans tuba, descend à des couches superficielles alors que, si elle est accompagnée d’un moniteur, d’une équipe et de bouteilles, elle pourra accéder aux profondeurs. De même, une personne qui fait de l’auto-hypnose peut entrer elle-même en état expansé de conscience mais elle n’ira pas très loin. Le praticien en hypnose offre un cadre sécuritaire, confidentiel et bienveillant pour que la personne puisse évoluer en conscience et en autonomie à l’intérieur de ce cadre. On parle de « position basse » du praticien. Il est là pour fournir l’environnement qui est propice et donner des petits coups de tournevis à droite, à gauche pour que la personne avance sur son chemin de guérison.
Le praticien en hypnose a reçu une formation, il a vécu à titre personnel de nombreuses expériences et il a l’habitude de faire des séances. Pour toutes ces raisons, il ressent des choses à l’intérieur de lui et il sait quelle attitude adopter en fonction des situations pour guider la personne. Je peux avoir aussi des informations visuelles, auditives ou kinesthésiques (ressentis physiques) durant la séance. Des mots parfois me viennent, je ne sais pas comment, et ils aident la personne à comprendre ce qu’elle expérimente.
Quelqu’un qui a l’habitude d’entrer en état expansé de conscience en reste-t-il, lui aussi, aux couches superficielles ?
Cette personne, bien entendu, accède à des couches plus profondes en auto-hypnose. Pour autant, elle est bien plus limitée que si elle entre en état expansé de conscience avec l’aide d’une autre personne. L’accompagnement d’une personne extérieure et professionnelle est toujours bénéfique pour ce genre de démarche. J’ai d’ailleurs remarqué que le fait de dévoiler ses problématiques à une autre personne, dans un cadre bienveillant, permettait une guérison plus puissante et plus profonde.
Je fais donc de nombreux échanges de soin avec des confrères et des consœurs. Je pratique aussi avec eux ce qu’on appelle l’exploration, popularisée notamment par Matthieu Monade. Nous définissons un sujet ensemble (par exemple : que s’est-il passé au pôle sud pendant la Seconde Guerre mondiale?), et une autre personne est chargée d’animer la séance et de poser des questions aux hypnotisés.
Maintenant que vous avez clarifié ce qu’était l’hypnose en général, pouvez-vous expliquer quels sont les différents types d’hypnose qui existent et laquelle pratiquez-vous ?
J’en distingue surtout 4.
La première est l’hypnose de spectacle que l’on peut voir à la télévision ou sur scène, qui donne à mon sens une mauvaise image de l’hypnose en général. Elle sélectionne en amont les personnes les plus réceptives à l’hypnose (en testant leur « sensibilité hypnotique » à partir de quelques exercices) pour les mettre le plus vite possible en état modifié de conscience, ce qu’on appelle l’hypnose « instantanée » ou « courte ». Ces spectacles fascinent les gens car ils comprennent que l’hypnose peut faire accéder à de nouveaux horizons (j’ai, par exemple, vu un hypnotiseur de spectacle, dans un camping, rendre le corps d’un jeune homme raide comme une planche !). En même temps, ils en ont peur car ils voient des gens forcés à faire des choses qu’ils ne feraient pas forcément en temps normal, comme tenir tel ou tel propos ou faire la poule !
La deuxième est l’hypnose ericksonienne, nommée ainsi parce qu’elle a été créée par Milton Erickson. Assez connue, elle traite plutôt de sujets comme les addictions (l’arrêt du tabac, typiquement), la boulimie ou l’anorexie. Je l’ai pratiquée en tant que patient mais elle m’a laissé sur ma faim car elle ne remonte pas aux sources profondes des problématiques. Si je caricature, l’hypnose ericksonienne est un pansement : on vous fait une suggestion pour qu’à chaque fois que vous ayez envie de fumer vous buviez un verre d’eau, par exemple. L’hypnose ericksonienne dans son approche première ne va pas chercher la cause du déséquilibre ou du dysfonctionnement qui conduit à vouloir fumer.
« Toute l’idée, avec l’hypnose spirituelle, est de se faire du mental un allié. »
La troisième hypnose, que je ne connais pas, est celle utilisée dans les hôpitaux pour endormir les patients et leur éviter d’avoir des sédatifs. Il s’agit, là encore, de suggestions faites à la personne.
La quatrième et dernière hypnose, dans cette typologie, est celle que je pratique. Elle a plusieurs noms : humaniste, spirituelle, régressive. Elle peut permettre, entre autres choses, de contacter des êtres chers disparus, des guides, d’explorer des vies antérieures, d’obtenir des informations sur sa vie actuelle, ses blocages, ses difficultés, les liens particuliers avec certaines personnes, apporter des guérisons, des réactivations de capacités, etc. Le courant, plus exactement, dont je suis issu est celui de Dolores Cannon, dont la fille Julia Cannon a repris le flambeau. Elle s’est rendue compte lors de ses séances de psychanalyse classique qu’elle pouvait accéder à l’inconscient des personnes et aller y trouver des ressources et des blocages. Dolores Cannon y parvenait en les faisant passer en état expansé de conscience.
Comment l’hypnose spirituelle, spécifiquement, mène-t-elle à l’état expansé de conscience ?
Toute l’idée, avec ce type d’hypnose, est de se faire du mental un allié, en lui demandant de faire un pas de côté. Il s’agit de lui faire comprendre, en s’adressant à lui tout simplement, que la séance nécessite d’avoir accès à l’inconscient (ou, si vous préférez, au subconscient, à la conscience supérieure, à l’âme etc.) afin de mettre en lumière un blocage, de transmuter des blessures, de guérir, d’être plus en harmonie avec soi-même
L’hypnose spirituelle telle que je la pratique est fondée sur le respect de la personne. Elle repose sur l’alliance thérapeutique entre le praticien et la personne. Le praticien créé le cadre adéquat, aide, accompagne, intervient (par exemple pour réorienter les choses si le mental est très fort, pour chasser les entités négatives quand il arrive qu’elles surgissent lors de la séance). La personne, de son côté, est l’actrice principale de sa guérison et peut aussi décider de ne pas aller plus loin. Plus la personne est dans son cœur, c’est-à-dire dans ses envies, ses besoins et la confiance, autrement dit plus elle est en relation avec ce qu’elle est profondément, avec le divin en elle, plus elle se tourne vers le bon thérapeute pour elle et plus la séance est féconde.
Plus précisément, l’alliance thérapeutique est une relation tripartite car s’ajoutent au praticien et à la personne les guides et les énergies qui interviennent pour la guérison. Le blocage révélé pendant la séance n’est pas forcément celui pour lequel la personne était venue, soit parce que ce n’est pas le bon moment pour s’en libérer, soit parce qu’un autre pèse plus lourdement dans sa vie actuellement, soit parce qu’elle n’en avait pas conscience.
« La personne obtiendra par la séance une libération totale, ou une libération partielle si elle a encore à expérimenter sa blessure sur son chemin pour en tirer les enseignements. »
Le simple fait d’aller trouver une information dans l’inconscient apporte-t-il la guérison ? L’hypnose permet-elle, si ce n’est pas le cas, d’explorer des voies complémentaires pour arriver à cette finalité ?
Le fait d’identifier un blocage, de le vocaliser, de l’exprimer dans un environnement de confiance est le début de la guérison car cela créé une prise de conscience. Parfois cela suffit : c’est le bon moment pour la personne, elle est prête, les planètes sont alignées pour qu’elle se libère. Parfois, cela ne suffit pas. Certaines personnes, en prenant conscience d’un blocage, peuvent aussi décider de continuer à vivre avec.
Les personnes qui ont l’envie et le besoin d’aller plus loin que la prise de conscience pour guérir peuvent mettre en place des actions très concrètes, comme par exemple le fait de s’inscrire à des cours d’improvisation pour quelqu’un qui manque de confiance en lui. Quand les choses sont très profondes, l’aide d’une autre personne est le plus souvent nécessaire. À condition, bien sûr, que le praticien soit dans son cœur et dans l’empathie.
L’hypnose spirituelle permet de remonter à un évènement, à une situation qui a créé des dysfonctionnements qui se sont ensuite engrammés pendant des années chez la personne. Le cas classique est la blessure de la petite enfance, liée à l’un de nos deux référents (le père ou la mère). Il peut aussi s’agir, pour ceux qui y croient, d’une blessure liée au transgénérationnel (la lignée familiale), au contrat d’âme (les conditions de la vie fixées avant l’incarnation) ou aux vies antérieures. Il n’y a pas de règle générale et chaque séance est différente. Je vais utiliser tel ou tel outil en fonction des situations. La personne obtiendra par la séance une libération totale, ou une libération partielle si elle a encore à expérimenter sa blessure sur son chemin pour en tirer les enseignements.
Il n’y a pas de baguette magique, ce n’est pas forcément en une séance qu’on peut régler un dysfonctionnement présent en nous depuis l’enfance, parfois cela nécessite de la part de la personne qui vient consulter un travail plus ou moins important et long sur son chemin de vie.
Merci d’avoir lu la première partie de cet entretien de Pierre-Olivier de Rycke. Si vous relevez des fautes d’orthographe, des coquilles, n’hésitez pas à me le signaler. Ces entretiens sont accessibles gratuitement, vous pouvez les partager à votre guise.

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